Votre Personnage:

Nom: Ishii

Prénom: Osamu

Age: 17 ans

Sexe: Féminin en réalité, mais aux yeux de son entourage, masculin.

Classe: 1ère

Histoire (minimum 4 ligne):

Un certain métro de Paris, le 24 Décembre 2000

En ce jour d'hiver, le métro semble prêt à craquer. Les souffles humides des passants pressés se mêlent à celui du béton mouillé qu'apportent les bouches d'aérations. L'endroit est bruyant, nous y sommes sans cesse bousculés, personne ne s'excuse, personne ne tourne la tête, personne ne sourit en nous regardant, tout le monde nous ignore, tout le monde accélère, et tout le monde ferme les yeux. La seule chose qui attire notre attention, ce sont les tags qui imbibent les parois de pierre. Ils ne sont pas très beaux, mais ils sont les seuls à nous émerveiller, nous les remercions de tout notre coeur de nous faire tourner la tête, car nous savons que, en cette veille de Noël, nous pleurerons si notre regard se pose sur les cadeaux qui chancellent dans les bras des heureux. Je m'appelle Joy. J'ai six ans. En ce moment, je fais la manche dans le métro le plus plein de Paris, à côté de mon frère, Maël, qui a deux ans de plus que moi. Nous sommes au coeur de l'hiver, j'ai froid. Mais j'ai faim, aussi. Je n'ai rien mangé ce matin, et ce midi non plus. Mon frère me sourit, sourire forcé qui tremble, ses yeux se mettent à briller, il tourne la tête pour que je ne le vois pas pleurer. Il a peur de m'inquiéter. J'ai parfois envie de lui dire que je sais qu'il se cache, que ça ne sert à rien, parce que moi aussi, je suis une pleurnicharde. Le tintement d'une pièce me fait relever la tête, j'envoie un sourire dans la foule sans savoir de qui vient ce présent, je le ramasse, l'observe un instant, le tend à Maël. Un euro ! Maintenant, je veux être joyeuse. C'est trop demander, je me met à frissonner, et les tremblements d'angoisse s'ajoutent au froid. Mon frère me parle.

- On y va Joy...Il va pas être content si on est en retard, viens.

Je hoche positivement la tête, je me relève, et lance un dernier regard au métro. Je frotte mes petites mains entre elles. J'ai peur qu'elles deviennent bleues, je ne les sens déjà plus, et ça me fait mal, c'est comme si elles bouillonnaient, pourtant, elles sont gelées. D'ici, j'entends des éclats de rire qui fusent dans chaque coin du métro. Une fillette est portée par sa mère, elle crie en pleurant.

- Maman, je voulais la poupée, je la voulais !!!

Sa mère a un petit sourire désolé avant de grommeler quelques mots. Je baisse la tête, fais volte face, et suis mon frère. Je veux une maman comme ça, moi aussi. Mon frère glisse sa main dans la mienne et se met à marcher un peu plus vite. En un moment, nous quittons le métro. Dehors, il neige, depuis le matin déjà. Je déteste la neige, c'est froid, ça s'infiltre dans mes vêtements et me glace les os, elle fait coller le tissus sur la peau et rougit nos joues, mais surtout, lorsqu'il y a du vent, elle fait craquer nos lèvres et couler le sang lorsqu'elle nous fouette le visage. D'ailleurs, une brise se lève, elle fait déjà voltiger les flocons. J'accélère et passe devant Maël, nos pas nous guident bientôt dans une ruelle sinistre et malfamée, même si la neige l'éclaircit, elle reste la plus obscure de toutes. Une vieille porte en bois s'ouvre, un homme à l'allure effrayante sort, une cigarette au bord des lèvres.

- Eh les mioches, j'espère que vous avez ramassé beaucoup aujourd'hui.
- Mon..monsieur Druman...On..On a pas eu beaucoup de sous...On est désolés !

Mon frère affronte courageusement notre gardien d'une voix faible et tremblante. J'ai envie de lui venir en aide, quand monsieur Druman l'attrape par le col d'un air agressif.

- Comment ça ! File moi tout, saleté ! Si vous n'avez pas fait du bon taf, je vous jette dehors pour la nuit...Bande de mioches !
- Monsieur Druman ! Il y avait beaucoup de monde au métro, mais ils n'ont pas donné trop d'argent...Voilà..on a ça...

J'attrape la sacoche de mon frère et la tend à l'homme détestable. Nous sommes obligés de faire ça, tous les jours, il est le premier à nous avoir ramassés dans la rue, nous lui appartenons, nous faisons la manche pour lui. Nous sommes orphelins. Il nous nourrit, parfois, quand nous travaillons bien. Sous les ordres de Maël, je me suis fait passer pour un garçon, je ne garde pas les cheveux bien longs comme les belles filles, et je m'habille comme lui. Devant monsieur Druman, il m'appelle Marc, car il m'a dit qu'il a peur que notre gardien me "vende". Je ne sais pas ce qu'il veut dire par là, mais je l'écoute. L'homme fouille dedans, compte, et peste.

- P*tain de m*rde ! Onze euros ! Vermines !

Il jette un coup de poing au visage de Maël qui tombe sur la neige durcie par les pas écrasants. Mon coeur fait un bon, et je me jette devant monsieur Druman. Je le pousse.

- Ne frappez pas mon frère, monsieur !!! S'il vous plaît, laissez nous une chance !
- Une chance ? Vous dormirez dehors, chiens !
- Il fait froid ! On..On va mourir !

Je sanglote déjà, mais il attrape son bâton, me frappe au visage, et je tombe par terre. Il décoche quelques violents coups de pied dans les côtes de Maël qui se met à tousser, puis retourne dans la vieille baraque en emportant notre argent. Je pleure comme toujours en me jetant à genoux près de mon frère. J'ai pourtant l'habitude de le voir se faire frapper, et moi aussi, recevoir des coups fait partie de mon quotidien, mais non, pas de cette manière. Parce que là, je vois un filet de sang qui coule de la bouche de mon frère. Je le prend dans mes bras, à genoux dans la neige, il est conscient puisqu'il y a les yeux ouverts. J'ai froid. J'ai faim. J'ai peur. Ces sentiments constituent ma routine. Maël tremble encore plus que moi, il s'accroche à mes vêtements comme à une bouée de sauvetage. Je le regarde dans les yeux, deux iris couleur noisette, mais ils me paraissent gris, ternes, effarés, des iris de bête sauvage. J'essaie de le rassurer.

- On va trouver un endroit pour dormir, Maël, lève toi ! On va pas rester là !
- Est ce que...ça sera une belle chambre..? Avec une cheminée..? Et, demain, il y aura des cadeaux au pied du sapin..?

Un sourire innocent fend son visage bleuit par la neige, des étoiles scintillent dans ses yeux soulignés de lourdes cernes noires. Mes larmes, elles, créent un océan de désespoir.

- Pourquoi tu dis ça, Maël ?! Tu sais qu'on peut pas...Maël...Lève toi...Maël...Arrête ça !

Je le secoue, il ferme les yeux, laisse tomber ses mains. Pourquoi dort-il ici ? Il est trop lourd pour moi ! Je lève la tête vers la droite, vers la gauche, il n'y a personne dans ce passage obscur, dépourvu de lampadaires, je jette un regard éploré vers le ciel gris. Où ? Où puis-je trouver la lumière ? Je reporte mon attention sur Maël. J'attrape ses épaules encore une fois et le bouge de toutes mes forces, de haut en bas, je vois couler de nouvelles traînées de sang sur ses joues qui viennent perler sur la neige, cette fois-ci, je suis plus effrayée que jamais. Réveille toi ! Ouvre les yeux ! Souris moi ! Je ne veux pas qu'il reste comme ça pour toujours ! Je vais me lever, je vais tuer monsieur Druman, je voudrais pouvoir le maudire...Je ne réalise pas que Maël ne sourira plus de ses sourires forcés. Dans un dernier sanglot, je sombre, avec cette image atroce dans ma tête.
J'ai froid. J'ai faim. J'ai peur. Ces sentiments constituent ma routine.


Une certaine demeure de Paris, le 25 Décembre 2000

Je crois que je suis au Paradis. Il y a des draps blancs trop réchauffés, une tapisserie beige, de la moquette crème à motifs chocolats, des meubles de chêne lisse, et surtout, une odeur de tiède fraîcheur qui baigne dans l'air propre et rassurant. J'entends une porte claquer, la mienne s'ouvrir, alors que je me relève brusquement, dans un sursaut de stupeur. Où est Maël ? Je saute de ce qui me semble être un immense lit très confortable, et atterris directement devant un homme, grand, à l'attitude sévère. Il porte des lunettes rectangulaires à l'armature fine et noire qu'ils ajuste sur son nez d'un geste sec, sans sourciller. Vêtu d'un costume brun à chemise blanche, il me toise d'un regard impitoyable qui fait trembler mes jambes. Quel est cet endroit ? Qu'est ce que je fais ici ? J'ai presque envie d'être à genoux dans la neige au milieu de cette ruelle insalubre. L'homme saisit fermement mon bras et me traîne hors de la chambre. J'ai à peine le temps de voir que mes vêtements ont été changés, je porte à présent une chemise blanche accompagnée d'un pantalon tout aussi brun que le costume de cet inconnu. Mon pouls s'accélère au fur et à mesure que je sillonne les couloirs remplis de tapisseries derrière mon guide qui serre douloureusement mon bras meurtri, et mes yeux se mettent déjà à pétiller de larmes. Où que j'aille, je suis effrayée. Je ne veux pas passer pour une pleurnicharde dans cet endroit que je ne connais pas ! Il ouvre prestement une lourde porte, et avant que je n'aie eu le temps d'observer, il me jette sur le sol, je tombe à genoux, face contre le parquet ciré. Il parle enfin.

- Président Loong, j'ai ramené l'enfant.
- Je le vois, je le vois.

Président Loong ? Qui est-ce ? Qui est cet homme avec une voix qui cingle mes oreilles comme un sifflement de serpent ? Pourquoi le guide m'a-t'il appelée "l'enfant" ? Je n'ai as le temps de me poser plus de questions, le fameux président questionne. C'est bien à moi qu'il s'adresse fièrement, tandis que je lui réponds d'une voix chancelante qui menace de s'éteindre à tout moment.

- Comment t'appelles-tu ?
- Je..Je m'appelle J..Joy...
- Joy ?

C'est bien de l'étonnement qui vient de s'entendre dans son ton de maître. Je lui ai simplement dit mon prénom ! Je tremble tellement que je ne peux que rester face contre sol. J'ai honte de bouger, j'appréhende trop leurs visages menaçants.

- Secrétaire Shiro, cet enfant est une fille. J'ai demandé un garçon. Dois-je le répéter ?
- Je..Mais non ! C'est un garçon ! Regardez-le !

Leur dialogue exprime un grand doute, et dans un ultime effort, je relève la tête, et fait face à celui que le secrétaire a nommé "Président Loong". Il est un homme important. Sous ses cheveux noirs coupés courts, ses yeux sombres plissés me détaillent comme le ferait un aigle.

- M..Monsieur ! Je suis une fille, monsieur ! Je..Je suis désolée !
- Tss...Vous voyez, Shiro. Retournez cette chose d'où elle vient.

Je réalise mon erreur lorsque le secrétaire salue son maître et vient à nouveau saisir mon bras. Que veulent-ils ? Il ne m'ont pas amenée ici pour rien, n'est ce pas ? Je veux le savoir ! Je n'ai plus envie de retourner dans cette ruelle ! Je sais que Maël est aux cieux ! Je me débats violemment et me jette à genoux devant le président Loong. Je ne parle plus, je crie sous mes larmes.

- Monsieur, ne me laissez pas ! Je ne veux pas retourner là-bas ! Aidez-moi ! Je ne veux pas !!!
- Sortez la d'ici Shiro !
- Je ferais tout ce que vous voulez ! Par pitié, ne me laissez pas !

Face à ma déclaration, le président Loong arque un sourcil, incrédule. Il stoppe son secrétaire d'un mouvement de la main et se penche à son bureau, pour me détailler plus précisément. Sa voix s'est calmée, il parle à présent normalement, comme au tout début. Je n'ai pas encore vu sa colère, et j'en ai peur.

- Joy, c'est bien ça ? Tu ferais absolument tout ce que je veux ?
- Je le jure ! Ne me laissez pas là-bas !..
- Tu ne sais pas qui je suis, mais tu jures déjà ? Bien...Shiro, je crois que nous pouvons tout de même tester. Celui-ci m'a l'air obéissant.
- Que...Qu'est ce que je dois faire..?
- Joy, à partir de maintenant, tu t'appelles Osamu. Ce prénom signifie "rester fidèle à une loi" en japonais. Il me tient à coeur. Tu dis que tu feras tout ce que je te demande, alors sois un garçon, d'accord ? Tu pourrais mettre ta vie dans les mains de quelqu'un que tu ne connais pas, devenir un garçon ? À partir de maintenant, tu es Osamu Ishii, et tu es le neveu de mon secrétaire.

Le président n'attend pas un geste de ma part, et lève la main. Le secrétaire Shiro m'empoigne et me traîne hors du bureau de l'homme de pouvoir. Je reste bouche bée, je ne réalise rien de ce qui vient de se passer. Je suis Osamu Ishii ? Je suis un garçon ? Sous les ordres de cet homme, je dois me façonner une nouvelle identité ? Mais pour quelle raison ?! Est ce réellement la chose à faire ? Évidemment ! Il m'offre une vie, il faut que je m'y accroche, il me tend sa main pour me sortir des ténèbres ! Osamu, Osamu, Osamu, je me répète ce prénom inlassablement dans ma tête alors que le secrétaire me traîne dans des couloirs, pour finalement m'amener dans ce qui me semble être un sous-sol. Même pour ce genre de pièce, l'endroit n'est pas sombre, il n'est pas sale, l'air y est respirable. Il s'arrête enfin, place ses poings sur ses hanches et me toise avec dédain.

- Tu as de la chance Osamu, beaucoup de chance que le Président Loong t'aie acceptée.

Moi ? Chanceuse ? J'ai presque envie de lui hurler qu'il se moque de moi, mais je me retiens. Il a en partie raison, mais je ne sais pas ce que je fais ici. Je ne comprends rien à la situation, j'ai la sensation d'être dans un de mes rêves. Oui, je vais me réveiller, mais, avant ça, monsieur Shiro se baisse à ma hauteur.

- Je te préviens, Osamu Ishii, à partir de maintenant, tu es un garçon. Si tu fais quoi que ce soit qui soit trop proche d'une attitude féminine, je te jette dans la rue, que le président soit d'accord ou non. Le président Loong a une fille de ton âge, elle est lui très chère, et ton devoir, à compter de maintenant est de la protéger. Si quoi que ce soit lui arrive, je ne t'oublierai jamais. Il semble évident que monsieur Loong ait des gardes du corps qualifié, mais vois-tu, mademoiselle Loong souhaite aussi avoir une vie normale. Tu vas la suivre partout où elle ira, ainsi, elle aura la sensation d'être à côté d'un ami, tu comprends...Même à l'école. Je vais m'arranger pour que tu sois dans la même classe qu'elle chaque année. Autre chose, tu n'as pas à savoir pourquoi ou contre qui mademoiselle doit être protégée. Le président a simplement peur de la santé de sa fille.
- O..Oui monsieur !
- Dès demain, tu vas t'entraîner. Tu ferais mieux de brûler ton ancienne vie.

Le secrétaire Shiro a un rictus désagréable, pendant un instant, j'ai l'impression qu'il va me frapper, mais il sort prestement et me laisse seul. Je tombe à genoux. Étais-je une sorte de garde du corps, moi aussi ? J'allais être utilisé pendant tout le restant de ma vie, et ce pour rester aux côtés d'une fille que je ne connaissais pas. Je suis...Osamu Ishii, je suis un garçon, je suis le neveu du secrétaire du président Loong. J'ai beau avoir peur, j'ai beau trembler, je ne peux m'empêcher de penser que cette offrande est presque divine. Ma vie a comme été achetée par le président Loong. Sans doute est-ce un homme qui dirige une importante société commerciale, ou quelque chose d'approximatif. En parlant d'entraînement, mon oncle a voulu dire arts martiaux ? Sûrement. Seulement des doutes, des hypothèses. Maël...Je vais vivre pour toi ! Et peu m'importe si c'est un tant que garçon alors que je suis une fille ! Peu m'importe si c'est en tant que garde du corps pour une personne que je ne connais pas ! Peu m'importe si je dois être frappée, ignorée, insultée ! Peu m'importe tout ça, Maël, peu m'importe si je dois écarter tous mes sentiments, peu m'importe si je deviens un automate...Tout ça...Je le fais pour toi.


Un certain Internat, le 12 Avril 2010

Assis au fond de la salle de classe, je ne lâche pas Ruka du regard. Elle rit joyeusement avec un autre groupe de filles. Je ne sais pas à quoi je ressemble en ce moment, peut être leur ferai-je peur si je sautais au milieu de leurs tables avec une expression d'automate, alors je conserve le silence et me contente de mettre mes mains dans mes poches. J'ai beau être un jeune homme, mon cou est fin, comme tout le reste de mon corps. Pour qu'on ne voit pas ce qui me caractérise en tant que fille, mon torse est recouvert de bandages qui rendent ma poitrine presque aussi plate que celle de mes camarades masculins. Que dis-je ? Moi même je fais partie de ces "camarades masculins". J'ai toujours coupé mes cheveux noirs assez courts. Mais pas trop tout de même, ça me rendrait mal à l'aise, je le sais.
Si vous voulez un rappel sur moi, j'étais un enfant des rues. Dans ma tendre jeunesse - si je puis la qualifier ainsi, je sillonnais les rues en compagnie de mon grand frère Maël. Nous appartenions tous deux à monsieur Druman, de la vieille racaille, une saleté juste bonne à être nettoyée. Seulement, cet homme collectait l'argent que nous amassions en faisant la manche dans les métros, et nous dépendions de lui. Un jour, nous l'avons énervé, je ne sais pas comment. Il a frappé mon frère et nous a laissé dehors dans la nuit noire, sous la neige, Maël est mort dans mes bras. Depuis, je déteste la neige. Monsieur Loong, président d'une importante société commerciale anciennement japonaise, était un ancien ennemi des Yakuzas. Son secrétaire m'a ramassé dans la rue, et pour vivre, j'ai dû me faire passer pour un garçon. Je crois que j'en suis un à par entière maintenant. Le président Loong a donc fait de moi le garde du corps secret de sa fille chérie Ruka Loong. J'aime bien mademoiselle. Elle est gentille avec moi, elle dit parfois que je suis son frère. Il n'y a que le secrétaire Shiro - dont je me fais passer pour le neveu - et le président Loong qui savent que je suis en réalité une fille. J'aurais des problèmes si ça se découvrait, il faut croire que mon Maître a pas mal de conflits avec son entourage. qui sait, peut être qu'un jour, moi aussi je serais une cible facile en même temps que mademoiselle Ruka. Je fais de mon mieux pour la protéger. Ce qui me dérange, c'est qu'à l'internat, je passe souvent pour un faible à cause de ma carrure efféminée. Ils n'ont qu'à apprendre qu'il ne faut pas se frotter à moi. Oui, je fais toujours de mon mieux. Je pense que les seuls endroits où je ne peux pas avoir mademoiselle à l'oeil sont ses quartiers privés. Heureusement me direz-vous, ce n'est pas comme si un homme pouvait entrer à tout va dans la chambre d'une femme. Ainsi donc, j'essaie de ne pas la lâcher des yeux. Si elle est blessée, le secrétaire Shiro me blesse aussi. Cet homme fait vraiment mal ! Il n'y va pas de main morte, je redoute les instants où il me frappe avec ses barres d'acier. Enfin, ça n'arrive pas souvent. Je fais bien mon travail, et c'est pour cette raison que le Président me fait presque confiance. Tout ce que j'espère, c'est que personne ne sache jamais que je suis en réalité une fille. Dans ma tête, je suis déjà quasiment un garçon. Vous savez, même ma voix est plutôt grave. Je crois que si j'étais une fille, je ne serais pas aussi belle que toutes les autres, j'ai trop appris à me comporter de façon masculine. Sentiments ? Je ne sais pas ce que c'est. Dans ma vie, il n'y a que le président et mademoiselle Ruka. Maël ? Il est différent, il fait partie de moi.

- OSAMU !

Je lève brusquement la tête. J'ai dû oublier que je suis en salle de classe, et que les professeurs aiment être écoutés.

- Excusez-moi.

Le garçon assis à ma droite me lance un coup de coude "discret" dans les côtes. Je lui lance un regard sombre qui le fait appréhender.

- Eh, Osamu, tu t'es vraiment battu contre la bande de Michaël ?
- Oui. Pourquoi ?
- Parce que...Il est vraiment énervé, il a dit qu'il t'attendrait devant l'internat ce soir, il voulait que je te fasse passer le message. Tu vas quand même pas y aller ?
- Merci.

Il me regarde d'une façon interrogatrice alors que la cloche sonne. Je range mes affaires et emboîte immédiatement le pas de mademoiselle Ruka. J'entends ses amies glousser en me regardant. Elles s'adressent à moi. Je suis indigné, et mal à l'aise, je n'aime pas leurs questions.

- Osamu, tu sors avec Ruka ??
- Non, nous sommes simplement amis !
- Je vous trouve vraiment très proches !

Ruka se décide à venir à mon secours. Ses yeux bleus pétillent de leur habituel enthousiasme, elle rejette gracieusement ses longs cheveux bruns et lisses derrière son dos. La fille du président est belle.

- Anaïs, arrête avec cette question ! Osamu est juste mon ami d'enfance !
- Oh, d'accord...Alors je peux te le piquer, hein ?! Il est trop mignon !

Je tourne la tête, ennuyé de leurs querelles idiotes. Si seulement elles savaient. À la sortie de la salle de classe, je m'adresse à Ruka.

- Je te laisse maintenant, surtout, si tu as un problème, appelle-moi. Même si tu es dans le dortoir des filles, si qui que ce soit te dérange, n'hésite pas.
- C'est bon, Osa ! Ne t'inquiète pas ! À demain !

Elle plante un baiser sur ma joue, comme elle le fait toujours. Ses lèvres sont toujours douces. Je me demande parfois quel genre de petit ami aura mademoiselle. En attendant, je dévale les escaliers de l'établissement bien soigné et atterris dans la cour encadrée d'arbres dont les feuilles d'un vert vif se balancent doucement au gré de la brise. Michaël, ce Michaël...Lui et sa bande de voyous sont réellement agaçants. N'a-t'il pas encore compris ? Il a dérangé Ruka, il en a payé le prix la semaine dernière. Voilà qu'il remet ça. J'aperçois tout juste la grande grille de l'internat, ils sont déjà là. Tel un automate qui répète ses gestes chaque jour, je retire ma veste de cuir brun tout en marchant, la jette négligemment sur le sol et remonte les manches de ma chemise blanche. Après tout, j'ai bien envie de me défouler ce soir. Je sais que demain, mademoiselle Ruka verra les rares traces du combat sur mon visage, et qu'alors elle dira : "Je t'ai vu te battre encore hier, Osa."

Je m'appelle Osamu Ishii. Je suis un garde du corps malgré moi. Mais surtout, je suis encore et toujours un jeune homme.
Nous nous connaissons, peut être ? Hmf, sans doute.
Pardonnez-moi, il n'y a qu'une personne dans ma vie, elle s'appelle Ruka Loong. Elle est ma "cliente".

Caractère(2 ligne complète minimum):

Je pense sincèrement que chaque personne est unique. Dans ce cas, je pourrais dire que je suis comme tout le monde. Si j'en reviens à ma première hypothèse, j'en viens à dire que nous sommes tous identiques. Alors, personne n'est réellement unique ? J'ai peur de ces fois-là où je m'interroge sur des choses dépourvues de sens, pourtant, cela arrive bien souvent. Trop souvent, sans doute, j'ai comme qui dirait cette agaçante manie de vouloir sans cesse se poser des questions sur tout. Une fois de plus, je parle de mes frayeurs. Oui, je suis une pleurnicharde, oui, j'étais une pleurnicharde. J'ai peu de choses à dire sur mon caractère, ce qui me vient à l'idée, ce ne sont que des reproches, c'est mal d'agir ainsi envers moi-même, mais au fond, j'aime tout autant être honnête. Effectivement, première chose, je suis honnête et franc. Comment ? Non, je suis une menteuse. Pas la plus grande qui soit, mais je fais preuve d'une forme de traîtrise face à mon entourage. Ils se méprennent sur mon identité, et jusque là, ceci ne m'a pas dérangé. Je n'aime pas les endroits bruyants et les personnes qui ne s'arrêtent jamais de parler. Je n'aime pas non plus quand le secrétaire Shiro s'adresse à moi avec une pâleur sur le visage. Je n'aime pas quand Ruka a des ennuis, parce que ça signifie que je vais en avoir aussi. Ce que je déteste par dessus tout, c'est la neige, puisqu'elle me rappelle le visage cadavérique de mon frère. Je me demande, parfois, ce que j'aime. J'ai tellement été forcé à oublier mes sentiments, à les repousser au fond de mon âme que je ne sais plus ce que veut dire le verbe "aimer". J'ai appris depuis longtemps à me comporter comme un garçon. Je suis plus étrange qu'eux, certes. Seulement, je repousse mon côté féminin. Je me bats. Je frappe ceux qui veulent du mal à ma protégée. Je me fais frapper, aussi. Je ne sais pas si une fille doit vivre ainsi. Je n'en ai rien à faire, je suis un garçon. Quand je regarde en arrière, j'arrive à percevoir que qu'est la vraie vie, je remarque que les problèmes de certains ne sont rien comparés à ce que j'ai vécu. On me voit ailleurs d'un oeil égoïste. Mais je suis jalouse du bonheur des autres, je n'ai pas honte de l'avouer. Dans mes instants de mélancolie, j'ai envie de vivre comme les gens normaux, d'avoir une famille, un père et une mère. Surtout, je voudrais que mon frère soit là à côté de moi, et qu'il me sourit de ses sourires forcés. Il n'auraient jamais été forcés si nous étions heureux. Quand je repense à ça, j'ai l'impression que c'est de ma faute, alors je culpabilise sans but. Je ne vis plus pour moi. Est ce mal ? C'est de cette manière que je me vois. Je vous le répète, je suis Osamu Ishii, neveu du secrétaire du président Loong, je dois protéger mademoiselle Ruka. Le reste est à oublier. J'ai peur que des gens essaient de me connaître. J'ai encore peur de trop de choses. Les sentiments sont un obstacle à une loi à laquelle je reste fidèle. Je conclus sur ce propos : n'essayez pas d'en apprendre sur moi ; je n'ai pas envie d'en apprendre sur vous.

Physique(2 ligne complète):

Il arrive que je me demande comment me voit mon entourage, je me prends à espérer qu'ils me prennent pour un garçon. Évidemment que tout le monde croit que j'en suis un. Moi-même le remarque parfois lorsque je me regarde dans les miroirs. Quand je vois ce que le monde rude, le vrai monde, a fait de moi, je me pose une question : "Suis-je né comme ça ? Il y paraît. On s'y méprend." Je ne regrette pas d'avoir mis ma vie dans les mains du président Loong. Avant de rencontrer mon maître, j'ai toujours vécu en tant que garçon. J'avais les cheveux courts, je portais des vêtements identiques à ceux de mon frère. C'était seulement pour ma survie, pour que l'on ne voit pas que j'étais une fille. Je serais sans doute passé pour une faible, sinon. Remarquez, maintenant aussi, je suis un homme pour ma survie, par peur d'être jeté dehors. J'ai encore et toujours les cheveux courts, légèrement en bataille comme la plupart des garçons de cette époque, ils masquent en partie mes oreilles, descendent quelque peu sur ma nuque où ils finissent leur descente. Pas plus longs, cela ne servirait pas, déjà que le secrétaire Shiro les voulait encore plus courts ! Mes cils ne sont pas aussi beaux que ceux des jeunes filles que je vois dans la rue et à l'internat. Ils sont balayés par les mèches noires qui réduisent mon front. Effectivement, mes cheveux sont noirs. Peut être ont-ils été bruns avant, je ne m'en souviens pas. Mes sourcils sont restés fins, cela dérange mon maître, il dit que j'ai des yeux de fille. Mes iris sont verts, un vert magnifique d'après mademoiselle Ruka. Elle me dit souvent qu'il manque quelque chose dans mes prunelles, une pointe de gaieté qu'elle ne voit pas. Elle voudrait qu'ils soient plus pétillants, qu'on y voit de la joie de vivre. Le secrétaire Shiro dit tout le contraire, il suppose que ça me donnerait un air trop "humain", ça ne lui plairait pas, il veut que je reste comme ça, que je garde ce voile immonde sur mes iris. J'ai peur de ce qu'il arriverait si je voyais un véritable sourire sur mon visage trop fin. J'ai parfois l'air d'une déterrée, je ne sais pas si cet effet vient du manque de lueur sur ma face, ou des cernes qui soulignent mes yeux, ou peut être de mes lèvres trop pâles. Je ne suis pas aussi belle que toutes les filles. J'ai choisi d'être un garçon, je ne dois pas m'en plaindre, si je n'ai pas les cheveux longs, je ne dois pas m'en plaindre, non. Mon corps est peut être trop fin. Je ne m'en occupe pas. Je fais comme si j'étais un peu efféminé, ça ne dérange personne, vraiment. Pour masquer ma poitrine, je place des bandages serrés sur mon torse, je fais ceci sous les ordres de mon gardien. Quoi qu'il en soit, je l'aurais fait, sans quoi tout le monde aurait su que j'étais une fille. Tous les jours, je me force à avoir l'air d'un homme. Je n'en ai plus besoin maintenant, c'est comme si j'en étais un. Et même si mes gestes restent gracieux, même si mon cou reste fin, rien de tout ça ne me fait espérer qu'un jour, je serais à nouveau celle que j'étais avant.

Rêve: Être libre de son destin.

Craintes: Échouer dans tout.
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Derrière ton écran!

Toi!!♥

Prénom: C'est si important que ça..?

Age: 15 ans

Pays: France

Fille ou gars?: Fille

Ton pseudo ou puf: Pandora 2011

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Le Forum!

Comment le trouve tu?Note le sur 5!: Je dirais...environ 4/5.

Phrase/code du règlement: Gagné!!

Comment a tu découvert le fow?: Par hasard, en allant de partenaires en partenaires.

Autre chose a dire? J'espère que ce forum va retrouver une bonne activité. Autre chose, je sais que mon personnage est plutôt spécial, mais j'aimerais réellement faire une fille dans la peau d'un garçon. Je me suis inspirée d'un manga qui m'a pris à coeur, et donc, si le staff pouvait être tolérant pour confondre cette pauvre fille avec un garçon, ça serait vraiment bien. Je m'adresse également à tous les autres membres, si vous pouviez ne pas avoir de soupçons dans l'immédiat sur sa véritable identité et "jouer le jeu" sans se douter de rien, j'en serais ravie, car j'ai envie de faire vivre cette extravagance. =D

Je fais ma présentation bientôt !